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Édi­teur : Ins­ti­tut Iliade
Paru­tion : 15 avril 2023
Nombre de pages : 98
Ver­sion : Numé­rique (PDF)
Poids : 14,7 Mo

Thomas Boris, Gwendal Crom et Vaslav Godziemba

Le déclin anthropologique (PDF)

État de la lit­té­ra­ture scientifique

8,00 

Ver­sion numérique.

Lorsque l’on évoque le « déclin anthro­po­lo­gique euro­péen », le débat prend d’emblée une dimen­sion totale. En effet, « inter­ro­ger l’Homme » est le plus vaste des pro­grammes, à la ren­contre de toutes les moda­li­tés du savoir. Ain­si, l’anthropologie va devoir faire appel à toutes les dis­ci­plines pour appré­hen­der l’entièreté du phé­no­mène humain : les sciences de la nature, avec la bio­lo­gie, la phy­sio­lo­gie et la paléon­to­lo­gie en tête ; et les sciences humaines, avec notam­ment l’histoire, la socio­lo­gie, la lin­guis­tique ou la psychologie.

Trop sou­vent a‑t-on pu remar­quer, dans le débat public de ces der­nières années, une pola­ri­sa­tion radi­cale autour de la ques­tion du déclin ou de la déca­dence de l’Europe. Les plus pes­si­mistes affir­maient que tous les indi­ca­teurs, sans excep­tion, étaient au rouge, là où les par­ti­sans du pro­grès conti­nuaient béa­te­ment à sou­te­nir que rien n’avait aus­si bien mar­ché qu’aujourd’hui (et que demain brille­rait plus encore !). Trop sou­vent, ces prises de posi­tion ne sont cor­ro­bo­rées par aucune autre réa­li­té que le simple res­sen­ti ou l’évidence pro­cla­mée individuellement.

Et chaque bord de pous­ser ain­si son agen­da idéo­lo­gique. Or, s’il n’est pas ques­tion d’intenter un pro­cès au bon sens ou à l’intuition des peuples afin de res­sen­tir les maux de la civi­li­sa­tion, il convient d’affirmer sans détour que science et bon sens ne forment pas tou­jours un mariage heu­reux. Comme l’écrivait le grand épis­té­mo­logue fran­çais Bache­lard, « Une expé­rience scien­ti­fique est une expé­rience qui contre­dit l’expérience com­mune ». La méthode scien­ti­fique est un outil puis­sant mais fra­gile, à manier avec pré­cau­tion. Elle obéit à une logique qui n’est jamais sub­sti­tuable mais tou­jours com­plé­men­taire au bon sens pour sai­sir le réel.

Le pré­sent cahier a un double objec­tif. Il apporte un fon­de­ment d’ordre scien­ti­fique aux pro­pos qui seront déve­lop­pés pen­dant les confé­rences du Xe col­loque de l’Institut Iliade ; et plus géné­ra­le­ment, il sert à ouvrir un nou­veau champ de réflexions et d’études pour les audi­teurs de l’Institut.

Sui­vant la démarche de tout tra­vail scien­ti­fique, les auteurs du pré­sent cahier se sont atta­chés à pas­ser en revue le plus large pano­ra­ma pos­sible de la lit­té­ra­ture (articles, revues, études, rap­ports, etc.) et à prendre en compte les don­nées les plus révé­la­trices des tendances.

Aux fins de ces tra­vaux, dix-sept fac­teurs anthro­po­lo­giques ont été sélec­tion­nés afin de ques­tion­ner et d’éclairer au mieux la thèse du déclin anthro­po­lo­gique euro­péen. Il appa­rais­sait en effet fon­da­men­tal de ne pas contre­dire les don­nées anthro­po­lo­giques objec­tives issues de la lit­té­ra­ture scien­ti­fique, per­met­tant ain­si de don­ner les assises les plus pérennes pos­sibles aux thèses déve­lop­pées par l’Institut Iliade.

Nous sommes convain­cus que les lec­teurs sau­ront accueillir avec inté­rêt ces tra­vaux et leurs conclu­sions. Cer­tains décou­vri­ront des pans entiers de connais­sances scien­ti­fiques, connais­sances à même de jeter les bases d’une réflexion inédite et féconde. D’autres trou­ve­ront à confir­mer, à nuan­cer, voire à contre­dire cer­taines de nos conclusions.

En par­ti­cu­lier, si le choix et l’analyse des fac­teurs sélec­tion­nés n’ont pas été le fruit du hasard, ils demeurent tou­jours cri­ti­quables. Le lec­teur éclai­ré pour­rait légi­ti­me­ment arguer qu’un autre fac­teur aurait méri­té son cha­pitre, ou qu’une ana­lyse aurait pro­fi­té d’un angle de réflexion et d’investigation dif­fé­rent. Il ne s’agirait, dans ce der­nier cas, que d’une nou­velle mani­fes­ta­tion de la liber­té du dis­cours, cette arme si pré­cieuse sans laquelle aucune véri­té ne peut émer­ger et que manient les Euro­péens depuis l’aube de leur civilisation.

Revue de presse