Tech­nique : aquarelle
Tirage d’art en série limi­tée sur papier Hah­nemühle Museum Etching 350g.
Dimen­sions : 29,7x42 cm

Aude Beausor

Les 4 saisons

Tirages d’art

199,00 

13 en stock

Textes de Lucien Taille­fer, auteur d’Harald et la corne d’a­bon­dance.

Les saisons

Quatre déesses régnant sur l’Europe, res­sus­ci­tées des glaces d’un Âge finis­sant. Le Grand Som­meil, et puis l’Éveil, éter­nel retour du Cycle Infi­ni, ado­ré des Aïeux comme temple sacral.
Quatre déesses régnant sur l’Europe, gloires et mal­heurs de nos Pères, jours fastes ou néfastes, fêtes et réjouis­sances, labeurs et souf­frances. D’une aube azure s’élevant du ciel de juin au cré­pus­cule ver­meil d’un soleil automnal.
Quatre déesses régnant sur l’Europe, matrones immuables des Peuples Boréens, pré­si­dant à la Des­ti­née du Vieux Conti­nent, forces chto­niennes ou éthé­rées, immen­si­tés rédemp­trices à l’harmonie chan­geant arbres, roches et fleurs.
Quatre déesses régnant sur l’Europe, splen­dides Oracles com­man­dant aux flots et aux vents, les Euro­péens vous saluent bien bas, Ves­tales du Firmament.

Le printemps

Une averse balaie la plaine her­beuse, grasse et verte, le trou­peau meu­glant, son­nant ses cloches dans les pâtu­rages. Plus loin, les forêts se sont recou­vertes de feuillages d’émeraudes, épais et vigou­reux. Une nou­velle sève, force de Vie, coule des anciennes racines aux cimes juvé­niles. Une tendre mélo­pée com­pose cette atmo­sphère de renou­veau, le chant des oisillons s’entremêle à l’ondulation du tor­rent, vague­lettes s’écrasant sur les rives. Pois­sons, san­gliers, bêtes à plumes et à poils entament leur parade nup­tiale ; c’est la sai­son des amours.
Il suf­fi­ra d’une lueur aux jeunes filles en fleur dan­sant sous l’Arbre de mai, il suf­fi­ra d’une lueur aux jou­ven­ceaux por­tant muguet ou jouant tam­bour, il suf­fi­ra d’une lueur pour que la vie jaillisse sous le patro­nage des lièvres ; apôtres d’Ostara.
C’est l’éveil.

L’été

Les chants s’élèvent dans la nuit noire, exal­tant les cœurs sous la voûte céleste tra­ver­sée d’une pluie d’étoiles. Elles voyagent, filantes, dans une quête pour rejoindre les aurores de l’immortel Sep­ten­trion, dai­gnant au pas­sage se mon­trer aux enfants d’Europe dans un éphé­mère ins­tant d’éternité. Le clan est ras­sem­blé autour du foyer ardent. Hommes, femmes et enfants chantent, louent les mois­sons, les blés d’or et la terre géné­reuse. La bûche craque, four­naise joyeuse dont la fumée monte vers l’obscur bleu éthéré.
Sai­son du chaud, des fêtes et des liesses, sen­tant la fraî­cheur vivi­fiante d’une bai­gnade gla­cée à la rivière, le pico­te­ment d’un genou écor­ché, la saveur d’un fruit du ver­ger ou d’un pre­mier amour.
Sai­son des périples, de l’exploration et des décou­vertes sous le brû­lant soleil. Des aven­tures vécues en cou­rant les champs, mon­tagnes, forêts ou plages ensa­blées ; un Des­tin pour tous.
Le relent de jeux enfantins.

L’automne

Un fris­son dans une bour­rasque ven­teuse, le plai­sir immense d’assister au ralen­tis­se­ment, au début de l’obscurité. Cette joie d’abandonner les grandes cha­leurs, d’accueillir les pre­mières pluies, traî­nant dans leur sillage des feuilles oran­gées, jau­nâtres et rou­geoyantes, parures des Grands Arbres ; Esprits Syl­vestres de la vieille Pénin­sule boi­sée. La joie des pre­miers feux de che­mi­née, d’entendre le brame des cerfs, de voir appa­raître les pre­mières brumes dans le lointain.
Et puis… de sen­tir, de goû­ter les courges et poti­rons en soupe, de boire un cépage rubi­cond extrait des der­niers rai­sins de l’été.
Pen­sant aux Morts, aux Ancêtres, qui vien­dront visi­ter leur des­cen­dance à l’approche de Samo­nios, gui­dés par la lumière opa­les­cente d’une lune chasseresse.
Per­sé­phone s’en va aux Enfers, la Longue Nuit commence.

L’hiver

Le pre­mier flo­con, celui qui marque à vie. Aus­si loin que remontent vos sou­ve­nirs, à l’âge de cinq ou six ans. Voyant cette forme pure et abs­traite s’écraser aux recoins de la fenêtre recou­verte de givre. Elle rejoint ses sem­blables, petite chose échap­pée du ciel ennua­gé, en dou­ceur et en silence, ber­çant le vil­lage dans une lita­nie albâtre et coton­neuse. Vous ten­dez l’oreille au-dehors, seul se dérobe le bruit des pas dans la neige, les dis­cus­sions enjouées, impa­tientes, sous l’éclat de mille guir­landes scin­tillantes à la tom­bée du soir.
Vous gre­lot­tez, tirant un peu plus cette cou­ver­ture en laine, maman vous dit de reve­nir près du feu, au chaud. Mais… c’est plus fort que tout ! Ces flo­cons, qui tombent et tombent encore… cet… émerveillement.
Vous avez failli prendre froid, aujourd’hui. À force de jouer avec les copains. Bataille de boules de neige… luge… et sur­tout… qui aura quoi cette année ? L’an der­nier, Barbe-Blanche avait appor­té le cadeau dont vous rêviez tant… Papa dit que Barbe-Blanche apporte tou­jours ce que vous vou­lez, tant que ça reste raisonnable !
Mais vous avez hâte ! Qu’importe ce que Barbe-Blanche apporte, cette année toute la famille est réunie ! Bien­tôt il y aura le repas, et puis les grands qui par­le­ront à table, et puis les contes du réveillon jusqu’à minuit.
Au milieu de la tablée, prête à rece­voir les convives, brille la flamme vire­vol­tante d’une tour de bois sculp­tée ; splen­deur du Soleil Invain­cu sur les ténèbres.
C’est bien­tôt Noël.
C’est l’hiver.
Un hiver neigeux.

À propos de l’auteur

C’est dans la défense de l’enracinement natu­rel et cultu­rel, dont les valeurs et la spi­ri­tua­li­té la guident depuis l’enfance, qu’Aude Beau­sor puise son ins­pi­ra­tion. Après un an de pré­pa­ra­tion à l’école pré­pa­ra­toire des Beaux-Arts d’Angers, elle pour­suit un cur­sus d’histoire à la facul­té de Tours avant d’entreprendre des études de cal­li­gra­phie et d’enluminure, matières qu’elle ensei­gne­ra par la suite en paral­lèle de son acti­vi­té de pro­fes­seur d’arts plas­tiques en collège.